Rouen, la ville aux maisons à pans de bois
Cela en fait-il pour autant une ville du Moyen-Âge ? Ce n’est peut-être pas si simple.
En réalité, à part la Tour Saint-Romain (cathédrale de Rouen) et la Maison Sublime, vous ne trouverez pas à Rouen d’édifices antérieurs au XIIIe siècle.
Quelques maisons datent de la Renaissance (XVIe s.) et la plupart des périodes moderne (XVIIe et XVIIIe s.) et contemporaine (XIXe et XXe s.).
Un élément est souvent cité pour la datation : l’interdiction des encorbellements en 1520 (la Renaissance). Les maisons qui présentent cette caractéristique seraient donc antérieures à 1520. Mais une maison peut être plus ancienne sans posséder d’encorbellement. Et l’interdiction, confirmée par un arrêt du Parlement de Normandie daté de 1525, aurait été peu suivie.
Il faut donc avancer au cas par cas.
La maison la plus ancienne ?
La maison du passage Saint-Amand. D’après le guide-conférencier et historien de Rouen Jacques Tanguy, elle daterait du XIIIe s.
Une autre candidate est la maison de la rue du Petit Mouton, distante d’une centaine de mètres au nord-est.
Au milieu des années 1930, c’était un hôtel, divisé en 2 parties : » à droite les chambres de passe, à gauche logeaient les pensionnaires » selon le témoignage de Simone de Beauvoir qui y logea entre 1932 et 1936 (elle était alors professeur de philosophie au lycée Jeanne d’Arc) et Jean-Paul Sartre l’y retrouvait parfois. Autrefois établissement de bains (« étuve à femmes »), autrement dit une maison close (un bordel). Aujourd’hui un lieu inscrit à l’inventaire du matrimoine rouennais.
Un peu plus loin, rue Eau de Robec, se trouve la « maison des mariages » (ainsi nommée au début du XIXe siècle car la nature des « mariages » qui se « célébraient » dans cette auberge était notoirement passagère), dite aussi maison Normande, ou maison des Quatre-Fils-Aymon, et devenue Musée national de l’Éducation en 1984. Un musée qui se répartit aujourd’hui sur 2 sites.
photographié le 28 novembre 2022
D’autres façades au fil des rues…